Le président bissau-guinéen, José Mario Vaz a annoncé avoir limogé le gouvernement de son pays, dans un message adressé à la nation ce jeudi 12 mai.
«J’ai pris une décision qui responsabilise les partis politiques en leur donnant l’occasion de prouver qu’ils placent l’intérêt supérieur de la Nation et du peuple au-dessus de leurs intérêts personnels ou de groupe ou de parti», a déclaré le chef de l’Etat dans son discours.
Mario Vaz est finalement passé à l’acte, après avoir déjà menacé de dissoudre le gouvernement, dirigé depuis septembre 2015 par Carlos Correia, un des vétérans du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée du Cap-Vert, (PAIGC-parti au pouvoir), et ce en dépit des mises en garde de certains ténors de cette formation politique.
Son parti préconisait plutôt la dissolution du Parlement et la convocation d’élections anticipées. Mais, pour le chef de l’Etat, «les élections législatives anticipées ne sont pas un moyen adéquat pour résoudre les problèmes de discipline, de cohésion et d’unité interne des partis politiques».
La mise hors fonction semble devenir la solution sine qua none pour le président Vaz pour sortir le pays de différentes crises politiques qu’il connait. L’année passée, il a aussi viré l’ex-premier ministre, Domingos Simoes Pereira et toute son équipe, toujours à cause des conflits non résolus. Depuis lors, le pays a traversé des mois de crise politique.
Après la nomination de Carlos Correia sur proposition du PAIGC, la crise avait semblé être résolue, mais la mèche a été rallumée, en décembre dernier, après qu’une quinzaine de membres du parti au pouvoir ait boudé la déclaration de politique générale de Correia, au Parlement.
Vaz a invité le PAIGC de lui proposer une nouvelle équipe. «Il reviendra au parti qui a remporté les élections législatives la responsabilité de proposer un gouvernement capable de mériter la confiance de la majorité parlementaire», a martelé le président dans son allocution.
Le parti au pouvoir a entamé des pourparlers pour décider des suites à donner à l’annonce du président.
La communauté internationale, vraisemblablement déjà exaspérée par la situation politique qui prévaut en Guinée Bissau, n’a pas encore réagi.