Suite à la menace d’une grève générale illimitée lancée le week-end par les syndicats nigérians, pour protester contre la hausse de 67% du prix de l’essence à la pompe, le gouvernement a rencontré ce lundi 16 mai des représentants syndicaux pour essayer d’accorder leurs violons.
En principe, c’est à compter du mercredi 18 mai que la grève devrait être entamée, au cas où les autorités ne s’entendaient pas avec les syndicats sur la ligne à suivre. Les responsables syndicaux exigent que le gouvernement continue à subventionner l’essence et que le prix initial du carburant soit rétabli.
Le gouvernement a pris la décision, la semaine dernière, de mettre un terme aux subventions et de déréguler l’importation du carburant. Il s’agit d’une deuxième tentative après celle de janvier 2012 qui avait échoué, les autorités étant obligées de revenir sur leur décision après de violentes manifestations qui avaient fait une dizaine de morts.
Le mot d’ordre de grève actuel n’est cependant pas partagé par tous les syndicats. Le Nupeng et du Pengassan, deux principaux syndicats du secteur pétrolier, n’ont pas l’intention de suivre le mouvement, selon leur président qui soutient plutôt la dérégulation voulue par les autorités.
«Nous avons besoin de lever des fonds et de soutenir notre économie», a déclaré Achese Igwe à l’AFP. «Les travailleurs (du pétrole) perdent leur travail par milliers (…) Le gouvernement doit réinvestir les économies réalisées grâce à la suppression des subventions dans l’économie du pays, en créant des infrastructures qui vont générer de l’emploi», a-t-il ajouté.
Le Nigeria, bien que premier producteur de pétrole en Afrique, est contraint d’importer des produits pétroliers. Ses quatre raffineries ne sont pas en mesure de répondre suffisamment à la demande locale. Jusqu’ici, le gouvernement a maintenu un prix à la pompe assez bas et payait la différence aux importateurs.
Mais, selon des observateurs, le pays est régulièrement pris en otage par des importateurs qui refusent de distribuer le carburant tant qu’ils n’ont pas touché les subventions de l’Etat, provoquant ainsi une pénurie de carburant et des files d’automobilistes de plusieurs kilomètres au niveau des stations.
Par la hausse du prix du carburant, le Bas du formulaire gouvernement espère aussi attirer des importateurs privés et contribuer à mettre fin à la pénurie.