Alors que le 28 avril dernier, le procureur général de la Cour de cassation du Burkina Faso, déclarait que sa juridiction avait annulé «tous les mandats d’arrêt» émis par le Tribunal militaire pour «vice de forme», ce Tribunal vient d’annoncer que le mandat lancé contre l’ex-président Blaise Compaoré n’est pas annulé et reste toujours en vigueur.
Selon le nouveau commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, nommé la semaine dernière par le président Roch Marc Christian Kaboré, «le mandat d’arrêt émis contre l’ex-président Blaise Compaoré n’a jamais été annulé par la Cour de cassation».
Alioune Zanré explique que les mandats annulés ne concernent que le dossier du coup d’Etat de septembre 2015. Les mandats concernant l’assassinat du capitaine Thomas Sankara en 1987 et dans lequel l’ancien président Compaoré est poursuivi restent intacts. Il précise également que le dossier est toujours instruit par un seul juge militaire et aucun juge civil n’a été saisi dans ce même dossier.
La justice militaire avait lancé le mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré le 4 décembre 2015. Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été renversé par soulèvement populaire en octobre 2014, est poursuivi pour «assassinat», «attentat» et «recel de cadavre.»
Bien que les dossiers concernant le coup d’Etat et l’assassinat de Sankara soient complètement distincts, certains observateurs pensent que le mandat d’arrêt contre Compaoré pourrait être également annulé pour vice de forme, comme c’est le cas pour le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro dans l’affaire du putsch manqué. Les deux mandats auraient été émis dans les mêmes conditions sans les réquisitions du procureur, selon ces mêmes observateurs.
Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de la Côte d’ivoire, avait été inculpé par le Tribunal militaire burkinabè pour son implication présumée dans le coup d’Etat perpétré mi-septembre 2015 contre le gouvernement de la transition burkinabè.