Le gouvernement congolais a demande à l’Union européenne (UE) de rappeler sans délai son ambassadrice exerçant en République du Congo, Saskia De Lang, et dont le comportement serait «incompatible» avec sa fonction de diplomate.
Dans un courrier daté du 9 mai et déposé à Bruxelles par le ministère congolais des Affaires étrangères, Brazzaville reproche à l’ambassadrice de l’UE «un activisme contraire» à la «Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les Etats».
La diplomate Saskia De Lang est accusée de s’être rangée derrière l’opposition radicale durant tout le processus électoral qui a aboutit fin mars à la réélection de Denis Sassou Nguesso pour un troisième mandat. Dix jours après la présidentielle, elle aurait demandé à être reçue dans «les plus brefs délais» par la Cour constitutionnelle ; demande perçue comme une «injonction» par les autorités congolaises.
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est sa lettre publiée le 14 mai à Brazzaville, après que les services du ministère des Affaires étrangères lui avaient refusé l’accès à une réunion entre le ministre et la communauté diplomatique. «L’Union européenne ne peut pas cautionner la victoire dérobée par Sassou Nguesso», aurait-elle martelé parmi ses mots.
Brazzaville aurait pris la décision de demander le rappel de Saskia De Lang après plusieurs rappels à l’ordre demeurés sans effet.
Mais le service européen pour l’action extérieure a signifié le 17 mai au gouvernement congolais une fin de non-recevoir à sa demande. Nous «sommes convaincus que Mme De Lang a respecté ses obligations» à l’égard du respect de la Convention de Vienne et «elle jouit de notre pleine confiance et de notre soutien», précise le service européen, ajoutant que «toute décision de votre part à son égard aura un impact sur la relation confiante entre l’UE et la République du Congo.»
Selon certains observateurs congolais, proches du gouvernement, De Lang a échoué dans sa mission et elle ne serait plus la bienvenue au Congo. Mais ceux soutenant l’opposition estiment qu’elle est plutôt devenue un témoin gênant du coup de force électoral de Sassou et de la violation flagrante des droits de l’homme dans le pays.