Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé ce jeudi dans un communiqué, l’ouverture, le 28 mai prochain, d’un dialogue national entre acteurs de l’opposition, de la société civile, du secteur du privé et des chefs religieux.
Le communiqué, publié à l’issue d’un Conseil des ministres, parle «des consultations inclusives sur des questions exclusivement d’intérêt national», sans plus de détails. Le chef de l’Etat ouvrira le dialogue «en recevant les acteurs de la classe politique, ceux de la société civile, du secteur privé, des organisations de travailleurs, les autorités religieuses et coutumières».
Par cette initiative de dialoguer, le président sénégalais répond en quelque sorte à ses opposants qui lui reprochent de ne pas assez échanger avec eux. Les réactions n’ont pas tardé chez certains de ceux qui sont invités autour de la table.
La principale formation de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui a dirigé le pays de 2000 à 2012, se dit ouvert au dialogue, mais annonce en même temps ne pas encore avoir été officiellement saisi. Le parti attend d’en savoir plus avant de prendre une décision, selon son porte-parole Babacar Gaye.
Même son de cloche pour le mouvement citoyen «Y’en a marre» qui souhaite ne pas se prononcer pour le moment sur un dialogue dont il ne sait «presque rien.»
L’annonce du dialogue national intervient pratiquement deux mois après le référendum constitutionnel du 20 mars qui avait validé le souhait de Macky Sall de réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans, conformément à une de ses promesses électorales.
Seulement, le mandat en cours de Macky Sall a été épargné de cette nouvelle disposition, sur avis du Conseil constitutionnel, provoquant dans la foulée des critiques de l’opposition et des acteurs de la société civile.