Malgré les violents affrontements ayant émaillé les manifestations de la semaine dernière, l’opposition a organisé, lundi 23 mai, d’autres marches à Nairobi, à Mombasa et à Kisumu, soldés par la mort de trois civils, selon le bilan fourni par la police dans un communiqué.
L’opposition menée par Raila Odinga et plusieurs organisations de la société civile tiennent à la dissolution de l’actuelle commission électorale (IEBC), qu’elles jugent partisane, car favorable au camp présidentiel. En tout cas, les adversaires du président Uhuru Kenyatta n’entendent pas lâcher prise à 14 mois environ de la prochaine présidentielle.
Les manifestations de lundi, interdites par les autorités, ont été dispersées par les forces anti-émeutes qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des canons à eau sur les foules. Contrairement au bilan donné par les autorités policières, les leaders de l’opposition ont affirmé que plusieurs de leurs partisans ont été «tués en divers endroits du pays» sans donner un nombre précis.
Dans son communiqué, la police a affirmé que les forces anti-émeutes ont tiré «pour se défendre» face à «une foule utilisant des lance-pierre». Vingt neuf policiers seraient blessés, d’après le même document.
La situation politique reste encore sous tension. Les Nations unies ont mis en garde mardi contre une escalade de la violence. Le porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville, a exhorté à la fois les autorités et les organisateurs à coopérer afin de s’assurer que les manifestants pacifiques soient à l’abri des éléments violents qui rejoignent ces manifestations.
Des ambassadeurs d’une dizaine de pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que de l’Union européenne, ont eux aussi, manifesté, dans un communiqué commun, leur profonde préoccupation suites aux violences enregistrées lors des manifestations.
Tous ces partenaires internationaux ont invité le Kenya à enquêter sur les actions des forces de sécurité.