Suite aux élections municipales du 22 mai dernier au Burkina Faso, le parti au pouvoir a obtenu la majorité des sièges de conseillers municipaux sur les 85 formations politiques en compétition, d’après les résultats provisoires communiqués ce mercredi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti présidentiel, s’est accaparé de 11.167 sièges municipaux répartis dans 363 communes, suivi par l’Union pour le progrès et le changement (UPC de l’opposant Zéphirin Diabré), avec 3.051 sièges. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti de l’ancien président déchu Blaise Compaoré) venu en troisième position a, quant à lui, positionné 2.134 conseillers. Le MPP et l’UPC ont ainsi conforté les positions qu’elles avaient déjà sur l’échiquier politique national.
Le taux de participation a été seulement de 47,65%, le plus faible jamais enregistré depuis l’organisation de scrutins municipaux au Burkina Faso. Pour le président de la CENI, ce faible taux est l’une des conséquences des violences enregistrées au début du processus dans certaines régions où le matériel électoral a été incendié.
Mais pour quelques observateurs dans le pays, la non mobilisation de la population pourrait avoir des raisons beaucoup plus profondes et devrait, de ce fait, interpeller les autorités au pouvoir. Un journal local regrette que les nouveaux exécutifs locaux qui seront installés dans les prochaines semaines n’aient pas requis la large légitimité attendue.
Les résultats définitifs seront prononcés par le Conseil d’Etat après la période de contentieux ouverte pour une semaine.
Ce scrutin mettra définitivement fin à la transition ouverte après la chute du président Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en octobre 2014 et réfugié en Côte d’Ivoire.