Le président bissau-guinéen, José Mario Vaz a nommé, ce jeudi 26 mai, Baciro Dja comme Premier ministre, deux semaines après la dissolution du gouvernement dirigé par Carlos Correia.
Baciro Dja avait été nommé une première fois chef du gouvernement en août 2015. Mais sa nomination avait été contestée par le parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), et invalidée par la Cour suprême. Dja avait fini par démissionner le mois suivant.
Sans surprise, le parti présidentiel a jugé illégale la deuxième nomination de Dja. «La décision du président est illégale», a déclaré Oscar Antonio Barbosa, chef du département de la Communication du PAIGC, qui a menacé, en plus, de former un gouvernement parallèle si le président s’entêtait.
Selon la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti vainqueur des dernières législatives, donc le PAIGC. Or le choix de Dja n’a pas reçu l’aval du parti qui compte d’ailleurs porter l’affaire devant la Cour suprême. Déjà, le parti au pouvoir était contre la destitution du dernier gouvernement et préconisait plutôt la dissolution du Parlement et la convocation d’élections anticipées.
L’annonce de la nomination de Dja a par ailleurs provoqué la colère des militants du PAIGC qui ont attaqué à coup de cailloux le palais présidentiel. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants en colère.
Un nouveau bras de fer s’annonce encore entre le chef de l’Etat et son parti qui ne se laisse pas intimider, et n’hésites pas, non plus, à recourir à la loi pour contrer les décisions de Vaz.
La Guinée-Bissau traverse une crise politique depuis la destitution en août 2015, par le président Vaz, de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, à cause des différends sur certains dossiers.