Le Tribunal de Commerce de Casablanca a confirmé en appel ce mercredi 1er juin la liquidation judiciaire de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir) qui est à l’arrêt depuis près d’un an.
La Samir, filiale du groupe saoudien Corra et l’unique raffinerie du Maroc, a été placée le 21 mars dernier en liquidation judiciaire, avec continuation d’exploitation pour une période de trois mois, par une décision du Tribunal de commerce de Casablanca.
La raffinerie fait en effet face à d’énormes difficultés financières et serait extrêmement endettée. Ses arriérés auprès de la douane et du fisc marocains s’élèvent à 13 milliards de dirhams, soit environ 1,2 milliard d’euros ; sa dette bancaire et obligataire dépasse les 20 milliards de dirhams.
Son PDG, l’homme d’affaires saoudien Mohamed El Amoudi, décidé de sauver la raffinerie, avait promis, le 07 mars, un plan de redressement, prévoyant, entre autres, l’injection de 6 milliards de dirhams dans le capital de la compagnie (environ 536 millions d’euros) entre 2016 et 2019. Le 11 mai, il avait annoncé qu’il injecterait plus de 600 millions d’euros au capital de la Samir pour permettre la relance de ses activités, dans le cas où le tribunal prononçait sa mise en redressement judiciaire. Mais toutes ces acrobaties n’ont pas pu convaincre la justice.
La Samir assurait environ un tiers de l’approvisionnement en carburant du pays avant son arrêt. La compagnie dispose d’un dernier recours, devant la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire du royaume. Mais le groupe Corra ne s’est pas encore prononcé là-dessus.
La décision de liquidation implique la vente des actifs de la société au profit de ses créanciers et de l’Etat.