L’opposition au Kenya est déterminée à poursuivre ses manifestations, malgré l’interdiction des autorités de Nairobi, pour réclamer la dissolution de l’actuelle Commission électorale qu’elle juge partisane, à la faveur du président sortant, Uhuru Kenyatta.
La Coalition pour les réformes et la démocratie (CORD) de l’ex-Premier ministre, Raila Odinga a appelé les militants de l’opposition, à travers tout le pays, à descendre dans la rue ce lundi 6 juin. L’opposition estime, en effet, qu’il n’y a aucune raison qui soit valable pour interdire de tels rassemblements.
Parallèlement, la police qui s’était déjà montrée violente lors des précédentes manifestations, a prévenu qu’elle ne laissera pas faire l’opposition, tant qu’elle n’aura pas encore obtenu l’autorisation des autorités compétentes. Le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome, a d’ailleurs exhorté les militants de l’opposition à ne pas se rendre aux rassemblements non autorisés s’ils tiennent à leur vie.
Depuis le 25 avril, les formations politiques opposées au régime en place organisent des manifestations contre l’actuelle Commission électorale qui avait déjà organisé la présidentielle de 2013 remportée par Uhuru Kenyatta. Pour ces partis, la même Commission n’est pas en mesure de garantir l’équité de la prochaine présidentielle, prévue en août 2017.
La police anti-émeute n’hésite pas à utiliser, à chaque marche de l’opposition, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les foules. Lors des dernières manifestations du 23 mai, les affrontements entre la police et les manifestants ont fait au moins trois morts, dont deux personnes tuées par balles.
Une semaine avant, les autorités policières avaient ouvert une enquête interne après que des forces de l’ordre avaient été filmées en train de battre un manifestant inanimé étendu au sol.