Le président angolais, José Eduardo dos Santos a nommé sa fille, Isabel dos Santos, à la tête de Sonangol, la plus importante compagnie pétrolière du pays, suscitant la colère de certaines personnalités du pays.
C’est la semaine dernière qu’Isabel Dos Santos a pris les rênes du géant national des hydrocarbures, responsable de la gestion des réserves de pétrole et de gaz de l’Angola, deuxième producteur d’or noir en Afrique qui tire 70% de ces recettes du pétrole.
Isabel Dos Santos a promis de veiller «à la transparence» dans la gestion de l’entreprise, assurant que la nouvelle équipe de Sonangol tiendra à «diminuer le coût de production et optimiser les ressources en vue d’augmenter la compétitivité internationale du secteur pétrolier angolais».
Cependant, un groupe d’une douzaine de juristes angolais, jugeant la nomination de la fille ainée de Dos Santos illégale, a annoncé ce samedi 4 juin son intention de contester la décision du président en justice. «Cette nomination est illégale. Nous allons demander sa destitution (…) Le droit est en notre faveur pour empêcher cette nomination», a affirmé l’un des avocats à l’issue d’une réunion convoquée pour l’occasion.
Celle qui est surnommée «La Princesse» et qui est la femme la plus riche d’Afrique et la huitième fortune du continent, est déjà accusée, non seulement par ses détracteurs, mais aussi par des ONG d’avoir fait fortune grâce à son père. Elle possède de nombreuses parts dans d’importants groupes financiers, aussi bien en Angola qu’au Portugal, ancienne puissance coloniale de l’Angola. Son patrimoine est estimé à 3,3 milliards de dollars.
Le président Dos Santos qui a accédé au pouvoir depuis 1979, est accusé pour sa part de diriger son pays d’une main de fer. Selon ses affirmations, il devrait céder le pouvoir dans deux ans.
Des observateurs se demandent si la nomination de sa fille à un poste aussi stratégique ne servirait pas de tremplin politique, quoi qu’Isabel Dos Santos affirme ne pas s’intéresser à la politique.
L’économie de l’Angola a été largement affectée par la chute des cours mondiaux du pétrole. Dernièrement, le pays a dû solliciter l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI).