Suite à la levée partielle de l’embargo sur le diamant centrafricain, prononcée fin juin 2015 par l’assemblée du processus de Kimberley, le Bureau d’Evaluation et de Contrôle de Diamant et Or (BECDOR) a officiellement lancé la reprise par la Centrafrique, du commerce de diamants sur le marché international.
Les diamants concernés par cette levée partielle du blocus sont ceux extraits dans les villes de Berberati, Carnot et Bouar, situés dans la région de Berberati, au sud-ouest du pays.
Une première expédition de 3.703 carats est prévue après vérification par les services du gouvernement, a précisé ce lundi 06 juin le ministre des Mines, Leopold Mboli Fatrane. Avant la crise politique, la Centrafrique exportait une moyenne d’environ 300.000 carats par an et la production tournait autour de 900 000 à 1 million de carats annuellement.
Les experts de la certification avaient instauré l’embargo en mars 2013, après le renversement du président François Bozizé et la prise du pouvoir par l’ex-rébellion Séléka à majorité musulmane. Cependant, malgré l’embargo, des diamants centrafricains ont continué à sortir du territoire.
Plusieurs observateurs sont d’avis que, contrairement aux attentes, le blocus a plutôt nourri la contrebande. Le processus de Kimberley avait d’ailleurs reconnu en juin 2014 que des expéditions internationales de diamants d’origine centrafricaine avaient lieu.
La levée partielle de l’embargo a été obtenue grâce aux multiples plaidoyers de la part des autorités centrafricaines auprès des pays membres du processus de Kimberley. Notons que les recettes de la Centrafrique proviennent essentiellement de la vente des ressources minières dont le diamant. Aussi, avant la crise, le secteur du diamant faisait vivre directement ou indirectement un quart de la population du pays.
En attendant que les sanctions soient levées sur toute l’étendue du territoire, il revient aux nouvelles autorités du pays de séduire davantage le Processus de Kimberley en suivant scrupuleusement ses règles et principes.