Après avoir annulé, pour vice de forme, le mandat d’arrêt contre le président du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, dans l’affaire du putsch manqué au Burkina Faso en septembre 2015, la justice burkinabè s’en remet désormais à la justice de Côte d’Ivoire pour poursuivre cette deuxième personnalité politique du voisin ivoirien.
Le commissaire du gouvernement, le commandant Alioune Zanré, a confié lundi à la presse, que les autorités judiciaires burkinabè optent pour la procédure de la «dénonciation», face à certains obstacles juridiques auxquelles elles sont confrontées.
Le «principe selon lequel aucun Etat n’extrade son national», les «conventions multilatérales et bilatérales qui lient le Burkina aux autres organisations et pays» qui n’autorisent pas l’extradition «en matière d’infraction politique» et «militaires», sont autant de défis difficiles à relever, selon Zanré. «Face à ces obstacles, que pouvons-nous faire, si ce n’est changer de fusil d’épaule?», a déclaré le commissaire du gouvernement.
Le dossier sur la dénonciation, des faits reprochés à Guillaume Soro, a déjà été transmis au ministère burkinabè des Affaires étrangères, qui devrait l’acheminer vers les autorités judiciaires ivoiriennes. Il revient ainsi à la justice ivoirienne de se pencher sur ledit dossier.
L’implication présumée de Guillaume Soro dans le putsch manqué au Burkina a altéré les relations entre les deux pays voisins. La justice militaire burkinabè avait émis le 8 janvier un mandat d’arrêt contre Soro, mais qu’elle a annulé en avril pour vice de forme. Dernièrement, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a envoyé une délégation d’émissaires à son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, pour réchauffer les relations séculaires entre les deux pays voisins.