La sécurité du Liberia a été assurée depuis septembre 2003 par la Mission des Nations unies (Minul) qui doit officiellement passer la main ce jeudi 30 juin aux forces libériennes, suscitant des craintes quant aux capacités de l’Etat libérien à assurer la bonne tenue d’une armée et de ses forces de sécurité.
La Minul a été créée par l’ONU comme «force de stabilisation», après, un «accord général de paix», signé au Liberia en août 2003, qui a mis fin à 14 ans de guerres civiles impliquant forces loyalistes et mouvements rebelles. Elle a eu pour mandat d’appuyer l’application du cessez-le feu et de «sécuriser les infrastructures publiques de base, notamment ports et aéroports».
Les nouvelles forces libériennes ou les Forces armées du Liberia (AFL), qui désormais entreront de plein pied dans leurs fonctions, ont été mises en place en 2006, la première année du règne de la présidente Ellen Johnson Sirleaf qui avait procédé à la dissolution de l’ancienne armée. Depuis leur création, les AFL ont été dirigées par des généraux nigérians, avant d’avoir comme premier chef libérien, en février 2014, le général de brigade Daniel Dee Ziankhan.
Selon un rapport de l’ONU, paru mi-février 2016, les AFL comptent plus de 5.000 policiers et plus de 2000 militaires. L’ONU estime qu’en matière de sécurité, la situation est en général «stable», quoi que «les institutions libériennes continuent à éprouver des difficultés à intervenir avec rapidité et efficacité en cas d’atteinte violentes à l’ordre public».
Alors que la Minul devra léguer ses responsabilités aux AFL, notamment la sécurisation des aéroports, des biens et des personnes, ainsi que des transferts des fonds, entre autres, les forces libériennes n’auront pas, cependant, les mêmes moyens et équipements que les casques bleus de l’ONU dans l’accomplissement de leurs tâches. Les défis ne seront pas aussi faciles à relever, soulignent déjà certains observateurs.