Le président congolais, Joseph Kabila qui estime que l’option du dialogue politique en prévision des présidentielles est «irréversible», a exhorté le facilitateur de l’Union africaine pour la République Démocratique du Congo (RDC), Edem Kodjo à «finaliser ses consultations en vue de l’ouverture rapide de ce forum».
Lors de son discours à la nation prononcé ce mercredi, à l’occasion de la célébration du 56e anniversaire de l’indépendance de la RDC, le chef de l’Etat a déclaré que l’option d’un dialogue politique, qu’il prône depuis une année, est «irréversible» et devrait s’exécuter «immédiatement» pour un consensus politique avant les élections.
Dans son message, Kabila s’est aussi insurgé contre les «ingérences étrangères intempestives et illicites» et a réitéré que, pour résoudre les affaires internes de son pays, il revient aux Congolais de se retrouver autour d’une même table. Il s’en est pris aux puissances occidentales qui le contraignent, à multiples occasions, à quitter le pouvoir à la fin de son mandat, en décembre prochain.
«Le Congo est un Etat souverain, disposé à mener sans nul doute des partenariats constructifs et mutuellement avantageux avec tous les autres États dans le respect de nos peuples respectifs», a-t-il fait remarquer, ajoutant que «le credo de notre lutte demeure le respect du droit de notre peuple à s’autodéterminer».
Comme par coïncidence, dans son message de vœu envoyé à son homologue congolais, le président américain, Barack obama est revenu sur la situation politique en RDC, en invitant subtilement au respect de la Constitution.
«Votre pays est sorti des ravages de la guerre et a atteint une stabilité et une prospérité accrues. Nous sommes aux côtés du peuple de la RD Congo et nous soutenons le premier passage pacifique et démocratique imminent du pouvoir», a-t-il indiqué.
«Nous attendons avec impatience nos relations futures avec une République démocratique du Congo stable, démocratique et prospère», a ajouté Barack Obama.
De son côté, l’opposition finira-t-elle par entendre l’appel du chef de l’Etat ? Une partie de l’opposition et de la société civile congolaises restent vraisemblablement convaincues que la motivation derrière le dialogue politique cher à Kabila, est de retarder la tenue du scrutin présidentiel. Ce qu’elles refusent en exigeant plutôt le respect de la Constitution qui prévoit l’organisation des élections trois mois avant la fin du mandat.