La plainte déposée en France en mars dernier par la demi-sœur du président gabonais, Ali Bongo Ondimba poursuit son cours, avec la désignation à la fin de la semaine passée, d’une juge d’instruction par le tribunal de grande instance de Nantes pour instruire cette plainte.
La juge Marie-Thérèse Monchy-Dubuis devra trancher sur l’acte de naissance du chef de l’Etat qui est conservé à Nantes et qui serait un faux, selon l’avocat de sa demi-sœur, Onaida Maisha.
L’affaire devient de plus en plus sensible chez les Gabonais à l’approche de la présidentielle au Gabon prévue fin août prochain et pour laquelle le président sortant est candidat à sa propre succession.
En effet, tous les candidats de l’opposition, soupçonnant Ali Bongo de ne pas être le fils biologique du défunt président Omar Bongo, exigent de la commission électorale de rejeter sa candidature à défaut de la présentation préalable par Bongo d’un acte de naissance conforme à la loi.
«De manière claire, ferme et sans détour, nous avons réitéré notre détermination à voir la constitution de la République s’appliquer à tous et dans toute sa rigueur», avait affirmé Casimir Oyé Mba, un des sept candidats de l’opposition, au sortir d’une audience qu’ils avaient tenu, fin juin, avec la Commission électorale nationale.
La Constitution stipule, dans son article 10, que «toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la Présidence de la République. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération».
Pour les détracteurs de l’actuel chef de l’Etat, celui-ci serait un enfant adopté par Omar Bongo. Il se trouvait parmi les centaines d’enfants qui avaient fui la guerre civile au Biafra (Nigeria) et que le Gabon avait accepté d’accueillir.
L’avocat Eric Moutet estime que l’instruction en France ne devrait pas traîner dans la mesure où le tribunal de Nantes peut s’enquérir facilement du fameux acte de naissance d’Ali Bongo selon lequel celui-ci serait né à Brazzaville le 9 février 1959. Il craint toutefois des pressions extérieures sur le magistrat instructeur français.
Quant aux proches du président, ils restent convaincus qu’Ali Bongo est bien le fils d’Omar Bongo. Ils exigent des preuves à ceux qui pensent le contraire.