Le ministère allemand des Affaires étrangères a annoncé ce mercredi que les étrangers se trouvant au Soudan du Sud étaient en cours d’évacuation par l’armée de l’air allemande.
L’opération devait toucher tout étranger indépendamment de sa nationalité. «La cellule de crise a décidé d’évacuer les ressortissants allemands, de l’Union européenne et des autres Etats dans le monde».
Depuis vendredi 8 juillet, de violents affrontements meurtriers ont eu lieu notamment à Juba, entre les forces fidèles au président Salva Kiir et les ex-rebelles partisans du vice-président Riek Machar, causant le déplacement de 36.000 personnes environ.
Il a fallu attendre le mardi 12 juillet pour qu’une trêve soit observée, après les appels à l’arrêt des combats lancés par le président et le vice-président soudanais. Les premières évacuations de ressortissants étrangers depuis l’aéroport de Juba ont ainsi pu démarrer hier mercredi.
Les Etats-Unis, l’Inde et l’Ouganda ont, eux également, affrété ce jeudi des avions pour évacuer leurs ressortissants.
Malgré l’accalmie, la crainte d’une reprise des combats persiste encore dans ce pays. Mercredi, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a estimé «qu’on ne peut pas exclure de nouveaux affrontements» à Juba, signalant une «mobilisation» des forces gouvernementales et ex-rebelles autour de Malakal (nord-est) et Leer (nord). Des témoignages des habitants soulignent aussi la tension qui reste palpable dans cette ville.
Le bilan des combats n’est pas encore disponible. Mais plusieurs observateurs s’accordent à dire que des centaines de personnes, militaires et civils, dont deux Casques bleus chinois, ont péri dans ces affrontements qui ont duré quatre jours.
La flambée soudaine des violences fait craindre la résurgence d’une guerre civile pouvant mettre en péril l’accord de paix signé en août 2015. Plusieurs accords signés avant entre Kiir et Machar n’ont pu aboutir.