La députée et ancienne ministre burundaise de l’information, Hafsa Mossi a été tuée par balles mercredi matin, par deux individus non identifiés, dans le nord-est de Bujumbura, la capitale du Burundi, a annoncé le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye.
Cette figure du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, a été porte-parole du président Pierre NKurunziza à sa prise de pouvoir en 2005, avant d’occuper des postes ministériels. Elle était députée au sein du Parlement de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC).
Les raisons de ce meurtre ne sont pas encore connues. Le chef de l’Etat a dénoncé sur son compte Twitter, un «acte ignoble et lâche», et déclaré que «c’est une perte inestimable pour le Burundi, sa famille et toute l’EAC». Beaucoup d’autres personnalités aussi bien du régime au pouvoir que de l’opposition ont condamné cet acte.
Hafsa Mossi était considérée come une modérée du CNDD-FDD. En juin 2015, elle avait visité, en compagnie des parlementaires de l’EAC le camp de réfugiés burundais de Mahama au Rwanda, et n’avait pas pu retenir ses larmes devant la misère des exilés.
A l’extérieur du pays, la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo a regretté la perte de son amie burundaise et s’est déclarée «en deuil» pour celle qui représentait à ses yeux «une femme bonne et une politique dévouée».
Depuis la présentation de la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015, puis sa réélection en juillet de la même année, le Burundi vit dans une crise politique qui a déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays. Plusieurs personnalités proches du pouvoir ont été tuées dans des attaques ciblées.