Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont enjoint deux chercheurs de Global Witness, qu’elles accusent d’intoxiquer la population pour les monter contre le régime au pouvoir, à quitter le pays dès jeudi dans la soirée.
«Sur ordre des autorités de la République, le gouvernement de la République m’a chargé de déclarer indésirables» Jules Caron et Reiner Tegtmeyer «et de les prier de quitter dès ce soir, le territoire national», a déclaré jeudi à la presse, le ministre de l’Environnement congolais, Robert Bopolo.
Le ministre a indiqué que Caron et Tegtmeyer, de nationalité canadienne et allemande, travaillant en RDC depuis le 22 juin dernier, ont visité cinq sites d’exploitation forestière avec des visas «non requis».
Il a également précisé que les deux hommes «se sont permis de procéder à l’intoxication des populations pour les pousser à se soulever contre les concessionnaires forestiers avec toutes les conséquences néfastes sur la paix dans ce pays, sur la pauvreté, la santé, l’éducation et même sur le régime politique». Un comportement susceptible de mettre la RDC en péril, estime le ministre.
L’ONG Global Witness a réagi en dénonçant les accusations des autorités congolaises qui seraient fausses, assurant que ses deux chercheurs effectuaient «une mission de routine».
En RDC, Caron et Tegtmeyer avaient effectué des missions dans la Province Orientale (Nord-Est), ainsi que dans les provinces de Bandundu (Sud-Ouest) et de l’Equateur (Nord-Ouest). Suite à ces déplacements, les employés de Global Witness avaient confié à la presse que «des cinq concessions visitées, aucune n’est en règle».
Pourtant, d’après la loi congolaise, les sociétés d’exploitation forestière doivent respecter un cahier des charges afin que les communautés locales puissent bénéficier de retombées économiques dans leur région.
Global Witness, une ONG qui lutte, entre autres, contre le pillage des ressources naturelles dans les pays en développement, effectue plusieurs missions de contrôle des concessions forestières entre autres, en RDC.