Au cours du 27e sommet de l’Union africaine (UA) à Kigali (Rwanda), tenu du 17 au 18 juillet, les chefs d’Etat présents ont adopté le principe d’une taxe 0,2% sur les importations pour financer l’organisation panafricaine dont le budget dépend encore, pour l’essentiel, des aides extérieures.
La nouvelle taxe s’appliquera à toutes les importations des 54 Etats de l’UA. Mais, elle ne touchera pas certains produits de première nécessité, dont la liste reste à préciser. D’après les estimations faites par le ministre rwandais de l’Economie et des Finances, Claver Gatete, cette nouvelle taxe pourrait rapporter au budget de l’UA, 1,1 milliard d’euros par an.
Le budget 2016-2017 de l’Union Africaine s’élève à 781 millions de dollars (707 MEUR), hors opérations de maintien de la paix. Il repose à 73% sur l’apport des donateurs étrangers que sont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et la Banque mondiale. Le reste est censé être financé par les Etats membres de l’Union.
Si la mesure de la nouvelle taxe a été bien accueillie par les dirigeants africains, et particulièrement par la présidente sortante de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui l’a qualifiée d’«historique», des craintes restent aussi apparentes au niveau de sa mise en œuvre.
En effet, il y a deux ans, une taxe sur les billets d’avion, les nuits d’hôtel et les SMS téléphoniques avait été adoptée, mais elle n’est jamais entrée en vigueur. Certains responsables préconisent ainsi que la taxe soit directement prélevée à la source, par ou pour l’UA.
La nouvelle taxe devrait aussi, en plus de la réduction de la dépendance de l’UA vis-à-vis des pays donateurs, pallier au problème des retards et des défauts de paiement qu’accusent les Etats membres, entravant inéluctablement le bon fonctionnement de l’organisation.