Après quelques extrapolations sur le retrait de la délégation burundaise du 27e Sommet de l’Union africaine (UA), tenu du 17 au 18 juillet à Kigali, capitale rwandaise, les autorités du Burundi ont expliqué officiellement ce mardi, les raisons de leur retrait par le choix de la politique de la chaise vide.
Le ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Allain Aimé Nyamitwe a précisé lors d’une conférence de presse, que Bujumbura a voulu exprimer son mécontentement face à ses sollicitations qui sont restées lettre morte auprès de la Commission de l’UA.
Le Burundi, a-t-il ajouté, reproche d’autre part à la Commission d’avoir «fait la sourde oreille aux sollicitations légitimes» de son gouvernement «par rapport aux agissements contraires aux standards internationaux, contraires à l’Acte constitutif de l’UA». Les autorités burundaises rappellent que le Protocole sur les Amendements à l’Acte constitutif de l’UA «interdit aux Etats de se faire utiliser ou d’utiliser des éléments pour déstabiliser la sécurité et la quiétude d’autres Etats de l’UA».
Le Burundi regrette que toutes ces sollicitations, pourtant bien exprimées et transmises à maintes reprises à la Présidente de la Commission de l’UA, n’aient pas eu gain de cause.
Le chef de la diplomatie burundaise a également confié à la presse, que l’UA n’a pas donné une suite à la requête du Burundi d’avoir des garanties de sécurité pour ses délégations au sommet de Kigali.
«Nous avons estimé donc que ce n’était pas prudent de participer à ces assises à un niveau aussi élevé sans que ces garanties soient données», a conclu le ministre.
Rappelons que la tension est toujours vive entre le Rwanda qui a accueilli les assises de l’UA et le Burundi. Bujumbura accuse le président rwandais Paul Kagame et son gouvernement d’aider militairement les rebelles burundais qui cherchent à renverser le régime au pouvoir à Bujumbura. Mais Kigali a toujours démenti ces allégations.
D’ailleurs, la presse burundaise avait évoqué principalement ce conflit entre les deux pays voisins pour tenter d’expliquer le retrait de la délégation burundaise avant la fin du sommet. Cette dernière avait pris part uniquement aux travaux d’experts précédant les assises des chefs d’Etat et de gouvernement tenus les 17 et 18 juillet.