L’ONG Human Right Watch (HRW) a accusé ce mercredi, les forces de sécurité du Kenya de se livrer à des enlèvements et à des exécutions extrajudiciaires dans le nord-est du pays, contre des personnes soupçonnées d’être en rapports avec des extrémistes islamistes.
Dans un rapport publié ce mercredi, HRW indique avoir enregistré 34 «disparitions forcées» et 11 «exécutions extrajudiciaires» présumées ces deux dernières années dans le cadre d’opérations antiterroristes menées au Kenya. Le rapport explique que des gens seraient enlevés chez eux par des hommes masqués et armés non identifiés.
Les familles touchées par ces exactions ne disposent d’aucun moyen pour retrouver les traces de leurs proches. «Rafler les gens et ensuite refuser de dire ce qu’ils sont devenus est un crime grave et ne fait qu’accroître la peur et la défiance à l’encontre des forces de sécurité», avertit Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.
Ce responsable interpelle sur le fait que «les habitants du nord-est du Kenya devraient être protégés contre les attaques perpétrées par Al-Chabab, au lieu d’être soumises à des exactions de la part des autorités.»
Depuis que le Kenya a décidé en 2011 d’envoyer des troupes en Somalie, pour combattre les islamistes chabab, dans le cadre de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISON), le pays a été frappé par plusieurs attaques, la dernière en date étant celle de l’université de Garissa en 2015 qui avait fait 148 morts.
Le rapport de HRW, intitulé «Deaths and Disappearances: Abuses in Counterterrorism Operations in Nairobi and in Northeastern Kenya», incrimine plusieurs composantes des forces de sécurité kenyanes qui travaillent sous la supervision du Conseil national de sécurité (CNS) du Kenya et qui emploient les méthodes dénoncées, dans le nord-est du Kenya.
Le CNS est composé de la police nationale, la police administrative, l’ATPU, du Service national de renseignement, du Renseignement militaire, de l’armée, du Service de protection de la faune (KWS), sans oublier le président de la République et plusieurs ministres.