Le président sud-soudanais, Salva Kiir, a nommé par décret, lundi 25 juillet, un nouveau vice-président en la personne de Taban Deng Gai, ministre des mines dans le gouvernement d’union nationale, en remplacement de Riek Machar, ex-chef de la rébellion sud-soudanaise.
Riek Machar, le chef de l’opposition avait fui la capitale, Juba, il y a deux semaines, après de violents combats entre ses troupes et celles soutenant le chef de l’Etat Kiir.
Malgré les appels du président à regagner la capitale, Machar a refusé d’obtempérer et conditionné son retour par la présence d’une force de maintien de la paix neutre devant être déployée à Juba pour garantir sa sécurité. Il a finalement été évincé de son poste, après une scission au sein de ses propres rangs.
Le nouveau vice-président, le négociateur en chef du Mouvement de libération du peuple du Soudan de Riek Machar, a été choisi par une partie des cadres du parti. Ce choix n’est, cependant, pas approuvé par certains partisans de Machar qui le considèrent «illégal», dans la mesure où il n’émane pas de la majorité de la direction du parti. Les cadres ont été dispersés à cause des récents combats.
Plusieurs observateurs sont unanimes sur le fait que Kiir a profité des dissensions qui agitent l’ex-rébellion pour se débarrasser de son principal rival de longue date.
Vraisemblablement, cette nomination mettra à mal la mise en application de l’accord de paix signé en août 2015, censé mettre un terme à une guerre civile dévastatrice déclenchée en décembre 2013.
Vendredi 22 janvier, les partisans de Machar avait déjà averti que «Riek Machar Teny Dhurgon, le premier vice-président de la République, reste le président et le commandant en chef du SPLM/A (IO)», et que «toute tentative ou conspiration pour changer la configuration de notre équipe dirigeante est complètement rejetée et porterait un coup dévastateur» à l’accord de paix d’août 2015 et au gouvernement d’union nationale.