Le retour de l’opposant congolais Etienne Tshisekedi à Kinshasa, maintes fois annoncé et reporté, a finalement eu lieu ce jeudi 27 juillet, mais dans un contexte politique émaillé de fortes tensions.
Après deux ans de séjour en Belgique, l’opposant historique a regagné son pays où il a été accueilli, à l’aéroport de Ndjili, par un comité d’accueil composé de plusieurs dizaines de cadres de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), et des responsables du «Rassemblement», la plateforme d’opposition nouvellement créée en Belgique. Au long de l’itinéraire conduisant à son domicile, Tshisekedi était ovationné par une foule nombreuse.
Tshisekedi «vient prendre la commande des opérations afin de nous amener à l’alternance qu’attendent les Congolais depuis des décennies», a déclaré Bruno Tshibala, secrétaire général de l’UDPS, quelques instants avant l’arrivée de l’opposant à l’aéroport.
Sur le terrain à Kinshasa, un meeting de l’opposition, qui sera présidé par Etienne Tshisekedi, est prévu dimanche prochain, soit deux jours après la manifestation programmée par la majorité.
Le retour de Tshisekedi intervient aussi à quelques jours du lancement des travaux préparatoires du dialogue national (initié en novembre 2015 par le président Kabila en vue d’élections apaisées), selon le calendrier publié par le facilitateur de l’Union africaine, le Togolais Edem Kodjo.
Dans un communiqué diffusé le 24 juillet dernier à Bruxelles et paraphé par Tshisekedi, le «Rassemblement» avait récusé Kodjo, estimant trop rapide le début des travaux.
Concernant le prochain scrutin présidentiel, Tshisekedi, 83 ans, ne s’est pour le moment pas porté officiellement candidat. Jusqu’ici, l’opposition congolaise n’a pas encore réussi à former un front uni contre le régime de Kabila, même si quelques partis de l’opposition soutiennent la candidature de l’opposant Moise Katumbi.
L’opposition soupçonne Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir au delà de son deuxième mandat. La Constitution lui interdit en principe de briguer un nouveau mandat. Mais un arrêt récent de la Cour constitutionnelle l’a autorisé à rester en fonction si la présidentielle censée avoir lieu cette année, n’était pas organisée.