Interpol a annoncé ce lundi, dans un communiqué, avoir interpellé à Port-Harcourt (sud du Nigeria), le cerveau présumé d’un vaste réseau de cybercriminalité, ayant extorqué plus de 60 millions de dollars par le biais d’arnaques sur Internet.
Si l’affaire fait la une maintenant, c’est en juin que l’arrestation de celui qui est présenté sous le nom de «Mike» a été menée dans la plus grande discrétion, lors d’une opération menée conjointement avec le concours de la Commission de lutte contre les délits économiques et financiers (EFCC), l’agence chargée de la lutte contre la corruption au Nigeria.
«Le Nigérian âgé de 40 ans et connu sous le nom de Mike serait derrière des arnaques totalisant plus de 60 millions de dollars et impliquant des centaines de victimes dans le monde», a indiqué l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol).
Le suspect fait partie d’un réseau d’une quarantaine d’individus repartis entre le Nigeria, la Malaisie et l’Afrique du Sud. Le réseau s’infiltrait dans des comptes de courrier électronique de petites et moyennes entreprises dans le monde, et procédait à des arnaques ciblées.
L’une de ses méthodes révélée par Interpol est celle de la fraude dite «au PDG». Elle consistait à pirater un courrier électronique d’un haut cadre de l’entreprise ciblée et à envoyer une demande de virement bancaire à la comptabilité. L’argent était ainsi viré sur un compte bancaire indiqué par les cybercriminels. Une victime a dû verser jusqu’à 15 millions de dollars à partir de ce procédé.
Un autre escroc présumé, âgé de 38 ans et soupçonné de faire partie du même réseau, a été arrêté à Port-Harcourt. Les deux hommes risquent des poursuites pour piratage informatique, association de malfaiteurs et obtention d’argent sous des prétextes fallacieux.
Selon certains observateurs, il existe au Nigéria un certain laxisme de la part des forces policières pour combattre ce type de crime, de telle sorte que le pays est devenu une terre de prédilection de la cybercriminalité.