Les forces de sécurité éthiopiennes ont tué une centaine de personnes lors de manifestations antigouvernementales organisées les 6 et 7 août, dans les régions Oromia (centre et ouest) et Amhara (nord), les deux principales ethnies du pays, d’après l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International.
Les manifestants d’Amhara s’étaient réunis pour protester contre l’imposition de projets d’expropriation de terres agricoles, tandis que ceux d’Oromia exigeaient la libération de personnes arrêtées lors de précédentes manifestations.
Le gouvernement, qui avait annoncé vendredi l’interdiction des manifestations susceptibles de menacer «l’unité du pays», avait donné le feu vert à la police d’utiliser tous les moyens nécessaires pour appliquer la mesure d’interdiction.
Pour éviter la propagation de la vague de protestation, les autorités ont coupé, pendant près de 48 heures, Internet et les réseaux téléphoniques sur tout le territoire national. Le réseau Internet était de nouveau accessible lundi matin dans la capitale.
La contestation a touché, pour la première fois, la capitale Addis Abeba, où quelques centaines de manifestants ont été violemment dispersés par les forces de l’ordre.
Des voix s’élèvent pour condamner ces atrocités commises par la police. Amnesty International a accusé la police d’avoir tiré à balles réelles sur des «manifestants pacifiques.»
Rappelons qu’en novembre 2015, des manifestations antigouvernementales avaient aussi été réprimées brutalement par la police, provoquant la mort de plus de 400 personnes.