Une coalition d’ONG congolaises a appelé la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) à «retirer son soutien» à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à laquelle elle reproche d’avoir violé les orientations du Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans une déclaration datée du dimanche 7 août, cette coalition qui réunit 33 organisations de promotion et de défense des droits de l’Homme, souligne, sans détour, que «la Monusco doit retirer son soutien à la CENI», institution chargée d’organiser l’élection présidentielle.
Les ONG congolaises estiment que la «démarche actuelle» de la CENI «viole de manière flagrante la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies», adoptée le 30 mars, et qui invite la Commission électorale à «publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral», ainsi qu’à respecter les délais constitutionnels.
D’après la Constitution congolaise, l’organisation de la présidentielle devait intervenir avant la fin de l’année. Ce qui est improbable, ne serait-ce que parce que l’opération d’enrôlement d’électeurs entamée le 31 juillet par la CENI, dans le cadre de la révision du fichier électoral, nécessitera 11 mois environ pour être achevé, sur tout le territoire.
Le ton est monté d’un cran au niveau de la coalition, suite aux propos du président Joseph Kabila, lors de sa dernière visite en Ouganda, indiquant que le calendrier électoral, qui viendra après les opérations d’enrôlement d’électeurs, ne pourra pas être publié avant juin 2017.
Le gouvernement clame haut et fort, depuis quelques semaines, qu’il n’y aura pas d’élection en 2016, le «dossier» relatif aux électeurs n’étant pas encore prêt. «Ca prendra le temps qu’il faut, mais il n’y aura pas d’élection en 2016, ça, c’est clair», déclarait, début juillet, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire général du parti au pouvoir.
Entre temps, le président Kabila reste au pouvoir, d’après une décision de la Cour constitutionnelle, prise en mai dernier, autorisant le chef de l’Etat à poursuivre ses fonctions si le scrutin n’était pas organisé dans les temps. Pour l’opposition qui est restée sur ses gardes, cette décision soutient l’ambition de Kabila de se maintenir au pouvoir après ses deux mandats.
Jusqu’à la date d’aujourd’hui mardi, la Monusco ne s’est pas encore prononcée sur la demande des ONG.