Le gouvernement ougandais a suspendu les salaires de plus de 5.500 fonctionnaires «fantômes», conformément au programme d’assainissement de la fonction publique lancé récemment par le pays.
«Dans le cadre du programme de rationalisation du secteur public et de lutte contre la corruption, le service public a retiré de ses listes de paie, depuis juillet, 5.586 fonctionnaires soupçonnés d’être fantômes», a expliqué le ministre ougandais de la fonction publique, Muruli Mikasa.
Le ministre a aussi affirmé qu’«une liste de cas de fraudes présumées» est sur le point d’être envoyée «à la police et à l’inspecteur général du gouvernement, pour des enquêtes plus approfondies et de possibles poursuites».
Ces fonctionnaires fantômes sont soupçonnés d’être payés depuis plusieurs années sans pouvoir être réellement identifiés et honorer en contrepartie leur devoir.
Le gouvernement ougandais a entrepris ce programme d’assainissement de la fonction publique afin d’optimiser la gestion des deniers publics. La question de la lutte contre la corruption dans la fonction publique est une promesse de campagne électorale du président, Yowéri Museveni qui a été réélu en mai dernier pour un cinquième mandat à la magistrature suprême.
Mais le programme a démarré un mois plus tôt par une étude biométrique destinée à recenser les fonctionnaires. La suspension des salaires du mois de juillet pour les fonctionnaires fictifs est l’un des premiers résultats de cette investigation.
Certains observateurs soulignent que la société civile reste sceptique aux discours répétitifs des autorités, et attend voir des progrès notables sur le terrain, par rapport à la question de la lutte contre la corruption.
En 2015, l’Ouganda a occupé la 139ème place, sur un total de 168 pays, dans le classement annuel sur la perception de la corruption établi par l’ONG Transparency International.