Deux ténors de l’opposition gabonaise, l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, et l’ex-Premier ministre, Casimir Oyé Mba, ont retiré leurs candidatures pour se rallier à Jean Ping, afin de défier le président sortant, Ali Bongo au scrutin présidentiel à tour unique du 27 août prochain.
«Il s’agit de partir ensemble en campagne avec moi comme chef de file», a déclaré Jean Ping lors de l’officialisation de l’accord entre les trois poids lourds. «Je suis chef de file parce qu’il faut un général. Et le général ne va pas seul dans une bataille comme celle-là. Il y va avec ses coéquipiers », a-t-il poursuivi.
L’ancien président de la Commission africaine se dit confiant et prêt à affronter le chef de l’Etat car, selon lui, «quel que soit celui qu’on aurait pris à la tête de cette coalition, il aurait gagné, parce qu’Ali ne peut pas gagner». L’opposition affirme qu’elle veillera à tout afin de ne pas laisser l’occasion au président de frauder.
«La stratégie, c’est de le battre, de protéger nos urnes, nos résultats, d’avoir des brigades antifraudes, de veiller à tout. Et nous allons le coincer par tous les moyens», a expliqué celui qui est désormais le chef de file de l’opposition.
Le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a qualifié sur Twitter ce ralliement «de marchandage d’épiciers qui n’a pour objet que la répartition des privilèges et fonction». «Cette alliance contre-nature entre des candidats sans projet commun se fait aux dépens des Gabonais et présente un risque réel pour le Gabon», a-t-il ajouté.
Jean Ping a été plusieurs fois ministre d’Omar Bongo, avant d’être porté à la tête de l’Union africaine en 2008.