L’ONG Amnesty International a accusé le géant britannique de l’extraction du platine Lonmin Plc, exerçant à Marikana (en Afrique du Sud), de n’avoir pas amélioré les conditions de logement de milliers de mineurs travaillant à son compte.
Quatre ans après l’homicide de 34 mineurs grévistes, à la suite des affrontements entre la police et les employés de la mine de platine de Marikana qui réclamaient alors des hausses de salaires et de meilleures conditions de vie, la société Lonmim n’a «toujours pas fourni de logements adéquats à ses employés à Marikana», déclare l’ONG dans un nouveau rapport rendu public lundi 15 août.
Dans son document, Amnesty International révèle, à partir d’une enquête de terrain, que les employés de la compagnie britannique minière Lonmin vivent toujours dans des conditions de logement «effroyables», souvent sans eau et sans électricité.
«Le fait que la compagnie ne s’occupe pas de la question du logement de ses employés est à la fois déroutant et totalement irresponsable. Lonmin sait que la situation d’urgence en matière de logement a contribué aux troubles qui, il y a quatre ans, ont coûté la vie à des dizaines de mineurs», a dénonce Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
Lonmin avait pourtant promis, en 2006, la construction de 5500 logements pour ses employés et la rénovation de foyers non mixtes en logements pour familles ou célibataires. Mais ses promesses ne sont pas toujours tenues. La société «fournit une longue liste d’excuses souvent contradictoires, et parfois fausses, pour expliquer ses manquements», déplore le rapport.
D’après l’AFP, Lonmin aurait adressé une correspondance à Amnesty International, début août, lui annonçant avoir dégagé un budget de 100 millions de rands (6,7 millions d’euros) par an, devant servir à construire des maisons à ses 13.500 employés dans le besoin.