Au Maroc, deux principales figures du mouvement MUR, la matrice religieuse du PJD, le parti au pouvoir, ont été suspendues pour adultère, une affaire qui fait grand bruit et qui témoigne de l’hypocrisie du discours politico-religieux tenus par les islamistes au pouvoir.
Moulay Omar Benhammad et Fatima Nejjar, tous deux vice-présidents du Mouvement Unicité et Réforme (MUR) ont été pris en flagrant délit d’adultère samedi près d’une plage de Mohammedia, ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale.
Les deux mis en cause font partie de l’aile religieuse du Parti Justice et Développement (PJD), la formation politique qui dirige la coalition gouvernementale. Ce qui aggrave d’autant plus leur cas, c’est que les deux dirigeants tiennent régulièrement des discours religieux appelant à l’abstinence avant le mariage et à la retenue contre les « vices ».
L’onde provoquée par cette affaire est telle qu’en l’espace de quelques heures, la majorité des médias et des sites se sont emparés de l’affaire, une situation qui a rapidement engendré des débats enflammés, voire indignés sur les réseaux sociaux. Les commentaires descendent en flamme le double discours des islamistes du PJD et du MUR.
Face à cette polémique qui a rapidement pris de l’ampleur, le MUR a décidé de tenir une réunion d’urgence au terme de laquelle il a suspendu M. Benhammad et Mme Nejjar pour « faute gravissime ».
La justice a, de son côté, relaxé les deux concernés, toutefois plusieurs charges sont toujours maintenues à leur encontre. Il s’agit notamment de complicité d’adultère et de tentative de corruption envers les agents de l’autorité.
Loin d’être terminée, cette affaire risque bien de coûter cher au PJD, qui a récemment intensifié sa campagne politique à la veille des élections électorales. Fixées au 7 octobre prochain, les élections législatives marocaines promettent donc d’être riches en rebondissements.