Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a insisté, ce lundi à Nairobi, sur la nécessité de déployer une «force de protection» onusienne à Juba, la capitale sud-soudanaise.
A l’issue d’une rencontre avec cinq ministres des Affaires étrangères d’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du sud), le chef de la diplomatie américaine a déclaré à la presse qu’«il ne fait absolument aucun doute que nous devons aller de l’avant avec le déploiement de la force régionale de protection» au Soudan du Sud.
«Il ne s’agit pas d’une force d’intervention, a-t-il précisé, mais d’une force de protection avec un mandat très clair pour lui permettre de protéger la population» civile dans ce pays.
Cependant, Juba reste encore réticente quant au déploiement de nouveaux Casques bleus qui, selon le président sud-soudanais Salva Kiir et son nouveau vice-président Taban Deng, saperait la souveraineté de leur pays. Les autorités sud-soudanaises veulent d’abord en savoir plus sur la nature du mandat de cette force de protection et appellent à de nouvelles discussions sur le sujet.
L’initiative de déployer de nouvelles troupes au Soudan du Sud est née après les affrontements, début juillet à Juba, entre les troupes du président Kiir et celles loyales à l’ex-chef rebelle Riek Machar. Ces combats à l’arme lourde se sont soldés par la mort de plusieurs centaines de personnes.
L’accord de paix signé en août 2015 entre Kiir et Machar, pour tenter de mettre un terme à une guerre civile provoquée par le conflit entre les deux hommes, est ainsi menacé. Riek Machar a fui le pays alors qu’il était retourné à Juba en avril pour reprendre ses fonctions de vice-président, conformément à l’accord de paix. Il a été remplacé à son poste par Taban Deng, issue également de la rébellion.
John Kerry et ses homologues ne se sont pas prononcés sur l’éventuel retour de Machar à Juba, mais celui-ci a déjà fait savoir qu’il est prêt à rentrer dans son pays lorsque la nouvelle force de protection onusienne sera déployée dans la capitale. Les nouvelles troupes viendront en appui de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) qui compte 13.500 hommes.