Le candidat de l’opposition au Gabon, Jean Ping s’est autoproclamé dimanche, vainqueur du scrutin présidentiel qui a eu lieu ce samedi 27 août.
«Je suis l’élu. J’attends que le président sortant m’appelle pour me féliciter», a déclaré le principal adversaire d’Ali Bongo, ce dimanche devant la presse invitée à son quartier général. En parallèle, ses partisans ont envahi les réseaux sociaux, diffusant des chiffres en photos et en vidéos, sur les résultats des bureaux de vote.
Pourtant, dans le camp adverse, l’on déclare que c’est le président sortant qui serait en avance sur Jean Ping. «L’auto-proclamation de monsieur Ping (…) est grave et dangereuse», a déclaré dans un communiqué, le porte-parole du président sortant, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Pour By Nze, le chef de l’Etat est en avance «irréversible» dans cinq provinces par rapport à son rival. Il se réserve toutefois de diffuser les chiffres, prétextant ne pas contrevenir aux prescriptions de la loi, qui réserve à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) et au ministre de l’Intérieur la primeur de la publication des résultats.
Les opérations de compilation des votes se poursuivent. Les résultats sont attendus pour ce mardi 30 août.
Dans les rues de Libreville, la capitale, l’ambiance est plutôt calme, quoi que la tension s’avère haute. Selon des témoignages, des bars et restaurants seraient fermés. Certains citoyens redoutent des violences postélectorales comme celles connues lors du scrutin de 2009, tant les deux principaux camps revendiquent la victoire. Ils auraient fait des provisions de nourriture pour éviter les sorties.
Les observateurs de l’Union européenne (UE) qui ont supervisé le scrutin devraient s’exprimer ce lundi sur d’éventuelles fraudes. L’ambassade de France a recommandé aux Français établis au Gabon «d’éviter de se déplacer, sauf nécessité avérée, et de se tenir informés de la situation.»