La Chine a accusé le Japon d’avoir politisé, en sa défaveur, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICAD) qui a eu lieu dimanche dernier à Nairobi, la capitale du Kenya.
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue lundi, que le Japon a détourné les objectifs de la TICAD qui est censée être une plate-forme multilatérale pour les échanges et la coopération visant à soutenir le développement en Afrique.
«Le Japon a tenté de dévier l’ordre du jour du sommet en imposant des discussions sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et sur des questions liées à la sécurité maritime», a-t-elle déploré.
En effet, la «Déclaration de Nairobi», adoptée à l’issue dudit sommet nippo-africain porte, entre autres, sur la nécessité de renforcer la sécurité maritime, de réformer les organes des Nations unies, y compris le Conseil de sécurité, et de conforter le potentiel des pays africains.
Concernant la libre navigation maritime, il est clair que la tension est vive entre Tokyo et Pékin en mers de Chine méridionale et de Chine orientale. Quant à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, Tokyo n’a jamais caché son désir d’en devenir membre permanent.
Selon Hua Chunying, le comportement du Japon qui a «tenté d’imposer ses points de vue aux pays africains» et de «semer le désaccord entre la Chine et l’Afrique» a suscité le mécontentement des représentants des pays africains.
Le Japon ne cache pas aussi son ambition de rattraper la Chine, sinon la devancer sur le marché africain qui est en pleine croissance. Lors du dernier sommet de TICAD, le Japon a promis 30 milliards de dollars d’investissements dans le développement du continent africain et a insisté sur la «qualité» de ses prestations.
Mais d’après certains analystes, il est difficile pour le Japon d’évincer son rival chinois sur le marché africain, où l’empire du milieu dispose d’une bonne longueur d’avance.