A peine que le président Ali Bongo a été officiellement désigné vainqueur de l’élection présidentielle, ce mercredi 31 août, les partisans de son adversaire, l’opposant Jean Ping, sont descendus dans la rue pour protester violemment contre cette victoire.
Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté à Libreville et à Port-Gentil, les capitales politique et économique. Dans la foulée, les manifestants ont incendié le bâtiment de l’Assemblée nationale (parlement) et ont provoqué des incendies dans plusieurs quartiers.
Le leader de l’opposition, Jean Ping, a fait état, via Tweeter, de plusieurs morts et blessés graves, ce que le porte-parole d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a démenti aussitôt, par le même moyen de communication. Le candidat malheureux a également accusé les forces de sécurité d’empêcher les services de secours de prendre en charge les blessés.
Dans la nuit du mercredi, le quartier général de Jean Ping à Libreville a été pris d’assaut par la garde républicaine, à la recherche de criminels responsables de l’incendie du siège de l’Assemblée nationale. «Des personnes armées qui ont incendié le siège de l’Assemblée nationale se sont repliées au QG de Jean Ping en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs», a déclaré Bilie-By-Nze.
Mais Jean Ping a démenti ces accusations, affirmant qu’il n’y avait aucune arme à son QG. Estimant que le peuple gabonais est en danger, le représentant de l’opposition a demandé une aide internationale.
Pour plusieurs observateurs, les tensions après le scrutin étaient perceptibles, tant les deux parties adverses revendiquaient la victoire avant même l’annonce des résultats. La réélection d’Ali Bongo serait favorisée par son score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de participation.
L’opposition conteste ce score et exige un recomptage bureau par bureau de vote, comme suggéré aussi par la responsable de la mission d’observation de l’UE, la France et les Etats-Unis.
Mercredi, les commerces étaient fermés et la grande majorité des habitants étaient cloîtrés chez eux.