Le ministre gabonais de la justice, Séraphin Moundounga a annoncé lundi à Libreville, sa démission, au moment où persistent encore dans le pays les troubles postélectoraux, provoqués par la victoire contestée du président sortant, Ali Bongo Ondimba à la présidentielle.
«Ayant constaté que, du côté du pouvoir, on n’apportait pas de réponse à la préoccupation de la nécessaire garantie de la paix et du nécessaire affermissement de la démocratie, j’ai pris la décision de prendre congé, d’une part, du Parti démocratique gabonais, et de me décharger de mes fonctions de membre du gouvernement pour que, grâce à ces deux actes majeurs que je pose, je puisse bénéficier de ma totale liberté», a expliqué Moundounga à la presse.
C’est à partir d’une télévision proche de l’opposition TV+, que l’ex-ministre a annoncé sa démission. Cette défection de haut niveau, est la première que le Gabon enregistre après la proclamation des résultats, mercredi 31 août, du scrutin présidentiel, qui ont pourtant été confirmés par Moundounga en sa qualité de ministre de la justice.
Celui qui était considéré comme l’un des protégés du président Bongo, est monté au créneau pour appuyer la demande de l’opposition, de procéder au recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote.
Jean Ping, leader de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle, ne reconnait pas les résultats du scrutin et indexe particulièrement les résultats du Haut-Ogooué, où le score de Bongo s’avère trop élevé, selon l’opposition.
Pour les autorités au pouvoir, la démission du deuxième vice-Premier ministre n’est pas une surprise. Le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie-By-Nze, a confié à l’agence AFP que «nous savons depuis longtemps qu’il est de mèche avec (l’ancien président de l’Assemblée) Guy Nzouba Ndama». Ce dernier qui avait rejoint l’opposition à quelques mois de la présidentielle, s’était retiré de la course pour s’allier avec Jean Ping.