Le Bénin connait depuis quelques mois, une vague de limogeages des maires de communes, accusés de mauvaise gestion.
Elus il y a à peine un an environ, quelques maires ont été destitués, tandis que d’autres sont menacés d’être limogés, pour la même cause de mauvaise gestion du plan de développement de leurs localités. Parmi ces responsables qui se sont vus retirer leurs mandats, plusieurs seraient proches de l’opposition.
Certains observateurs pensent qu’il s’agit là d’une stratégie que les nouvelles autorités du Bénin utilisent dans le sens de l’application du régime de la Rupture promise par le président Patrice Talon.
Le nouveau régime ne serait pas disposé, selon eux, à gouverner avec des élus qui seraient des obstacles à la mise en œuvre de la politique du Nouveau Départ. Ils y voient aussi une manœuvre du nouveau gouvernement de contrôler les communes clés du pays.
Quelques analystes ont noté, par ailleurs, que la destitution de ces maires ne respectent pas les dispositions de la loi portant organisation des communes au Bénin. Ils déplorent que l’Etat n’ait pas accordé assez de temps à ces cadres pour mettre en œuvre leur plan communal de développement.
Un expert en gouvernance locale a déclaré à la presse que «la destitution d’un maire d’une commune constitue un véritable handicap pour le développement de cette localité. Le maire déchu n’aura non seulement plus le temps de mettre en application son plan de développement, mais aussi les bailleurs de fonds n’auront plus confiance en cette localité».
Mais du côté des autorités, l’on assure que le régime du Nouveau Départ n’est pas synonyme de destitution des maires anti-Talon. «Patrice Talon n’a pas besoin de destituer un certain nombre de maires avant de déployer son programme. Lorsqu’on a que 60 mois à gouverner le pays, je pense qu’il faut aller à l’essentiel», a expliqué un député proche du pouvoir, tout en soulignant que même certains maires proches du chef de l’Etat sont menacés de destitution.