L’organisation des Nations unies (ONU) a accusé, dans un rapport encore confidentiel, le haut commandement de l’armée sud-soudanaise d’avoir dirigé les violents affrontements qui ont eu lieu en juillet à Juba, entre forces gouvernementales et partisans de l’ex-vice président, Riek Machar.
«Ces combats ont été dirigés au plus haut niveau des structures de commandement de la SPLA (l’armée régulière)», affirme le rapport qui précise aussi que l’armée aurait agi avec l’accord du président Salva Kiir, puisque, notent les experts de l’ONU, seuls le président Kiir et son chef d’état-major Paul Malong «avaient l’autorité pour déployer des hélicoptères MI-24».
Selon le même document, dont l’AFP a obtenu copie ce jeudi 8 septembre, «cette attaque a été bien coordonnée et ne peut pas être considérée comme un acte de violence et de vol opportuniste», au regard du degré de violence, du grand nombre de soldats impliqués et de l’ampleur du pillage.
Les combats à l’arme lourde avaient lieu du 8 au 11 juillet et avaient fait au moins 300 morts et plus de 60.000 déplacés. L’ONU a dénombré plus de 300 cas de violences sexuelles, commis principalement par des soldats loyalistes.
Au cours des affrontements, le vice-président Riek Machar avait dû fuir le pays en compagnie de centaines de ses partisans. Il a été remplacé par Taban Deng Gai.
Récemment, les autorités sud-soudanaises ont accepté le déploiement des Casques bleus supplémentaires à Juba pour renforcer la capacité de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) qui s’était montrée incapable d’empêcher les exactions de juillet. L’ONU a menacé d’imposer un embargo sur les armes si cette force supplémentaire n’était pas déployée.