Les autorités du Zimbabwe ont annoncé l’introduction sur le marché intérieur, d’ici fin octobre, de billets d’obligation qui seront indexés sur le cours du dollar.
Le gouverneur de la Banque centrale, John Mangudya, a indiqué que l’équivalent de 75 millions de dollars seront en circulation sur le marché local, d’ici la fin de l’année, afin de permettre aux banques commerciales de répondre aux besoins de retrait d’argent et donc de relancer la consommation. La monnaie sera disponible sous forme de billets de 2, 5, 10 et 20.
Harare a pris cette décision dans le but de remédier au manque de liquidités. Le Zimbabwe se trouve, en effet, à court de dollars, la devise étrangère que le pays avait adoptée après le retrait de la monnaie locale (le dollar zimbabwéen) en 2009, compte tenu de l’hyperinflation dont elle souffrait.
Plusieurs distributeurs d’argent automatiques sont hors service. La population est contrainte de faire la queue pendant des heures à la banque pour obtenir du liquide, dont les retraits sont d’ailleurs strictement limités. En mai dernier, John Mangudya avait baissé la limite de retrait à 1.000 dollars.
Mais, aussitôt que l’annonce de l’introduction de billets d’obligation a été faite, les milieux économiques ont tiré la sonnette d’alarme, redoutant le retour aux temps de l’hyperinflation qui avait atteint les 231.000% en 2008. Certains observateurs craignent que travailleurs refusent de percevoir leurs salaires en billets d’obligations, voire les sociétés commerciales qui ne pourront pas les utiliser pour s’approvisionner en marchandises.
Les billets d’obligation permettraient aussi de juguler le déficit de la balance commerciale et de limiter les possibilités de blanchiment d’argent, ont précisé les autorités.
Le Zimbabwe traverse une crise politique depuis plus d’une dizaine d’années. Ces derniers mois l’on assiste à une vague de manifestations contre le président Robert Mugabe accusé d’être à la base de cette crise.