Plusieurs attaques meurtrières ont été recensées en fin de semaine en République Centrafricaine, ce qui a poussé l’ONU à renforcer son dispositif militaire sur place afin d’éviter une escalade des tensions qui pourrait replonger le pays dans le chaos.
D’après plusieurs sources concordantes, plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées, vendredi et samedi, dans la localité de Kaga Bandoro, région située dans le centre du pays. Ces nouvelles exactions ont notamment eu pour conséquence un climat de terreur parmi les populations vivant dans cette région reculée du pays.
Les habitants de plusieurs villages ont en effet fui dans les brousses par peur d’être victimes à leur tour de ces attaques lancées par des hommes armées issus de l’ex-coalition rebelle Séleka. Ces nouvelles violences illustrent la fragilité de la situation sécuritaire en RCA.
Malgré l’intervention des casques bleus de la Minusca et des militaires français relevant de l’opération Sangaris, les groupes armés sont toujours aussi présents dans le pays. Les fréquentes tensions qui éclatent entre les rebelles de l’ex-Séléka et les combattants anti-Balaka démontrent l’incapacité de la communauté internationale à stabiliser le pays suite à la révolte de 2013-2014.
Depuis quelques mois, la situation sécuritaire en RCA s’est même dégradée. En plus des conflits intercommunautaires quasi-réguliers, des pillages et des braquages sont fréquemment enregistrés, notamment dans les régions reculées du pays. L’ONG d’assistance alimentaire « Person In Need Relief Mission » a notamment fait les frais de ces violences gratuites, puisque deux de ses membres ont été braqués vendredi dernier.
Si pour l’heure l’ONU ne s’est pas officiellement prononcée pour un renforcement de la Mission onusienne en RCA, les spécialistes estiment que cela ne devrait pas tarder. L’actuel effectif de la Minusca qui tourne autour des 10.000 casques bleus est en effet largement insuffisant au vu des défis qui restent à relever pour rétablir la paix en RCA.