La coalition de l’opposition, l’Alliance des forces démocratiques (AFD), s’est lancée dans une campagne de protestation contre le projet de la nouvelle Constitution initiée par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Objectif de cette démonstration de force, «montrer à Ouattara qu’il y a des gens en face», selon Affi N’guessan pascal, leader du Front populaire ivoirien (FPI), qui avait annoncé la semaine passée une série de meetings contre le projet de nouvelle constitution.
Un premier meeting a eu lieu dans la capitale économique à Port-Bouët, précisément à la place Laurent Gbagbo, ce samedi 17 septembre, avec 7 discours prononcés par différents leaders. Près d’un millier de personnes seraient venues exprimer leur opposition à la volonté du chef de l’Etat de doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale. Un organisateur a promis que les manifestants «monterons en puissance d’ici au dernier meeting de la place Ficgayo, le 8 octobre prochain.»
Pour Affi N’guessan, trois raisons justifient le choix de la coalition de contester le projet de la nouvelle Constitution, notamment le contexte d’élaboration du texte, la procédure utilisée et le contenu du projet. Le leader du FPI estime que la Constitution proposée par Ouattara n’a pas fait l’objet d’une large consultation. Il a ainsi réitéré la proposition de l’opposition «de convoquer la constituante ou la commission constitutionnelle pour que nous-mêmes on se réunisse et qu’on décide si nous voulons changer» de Constitution.
«Le temps de réagir a sonné. Le peuple va exercer sa souveraineté pleinement et fermement. Nous devons montrer qu’en Côte d’Ivoire, il y a des hommes qui ont une dignité et un honneur», a martelé N’guessan, ajoutant que «nous avons laissé faire et les gens ont analysé cela comme une faiblesse, une lâcheté. Nous avons décidé de corriger les choses.»
La rédaction d’une nouvelle Constitution figure parmi les promesses de campagne du président Ouattara, pour un deuxième mandat. Il avait annoncé, début août, que le nouveau texte devrait être soumis au suffrage populaire à la fin octobre. Mais le projet de nouveau texte n’a toujours pas encore été dévoilé.
L’AFD a prévu «organiser des meetings tous les week-end» et «si le pouvoir ne recule pas», la coalition passera «aux marches.»