A Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), trois sièges de partis d’opposition ont été incendiés ce mardi 20 septembre, alors que la veille près d’une vingtaine de personnes ont trouvé la mort, selon les autorités, lors d’affrontements entre les manifestants de l’opposition et les policiers anti-émeutes.
Ces violences font suite au mot d’ordre lancé par les leaders de l’opposition, qui ne participent pas au dialogue national, de manifester, le lundi 19 septembre dernier, pour réclamer le départ du président Joseph Kabila à la fin de son deuxième mandat, en décembre, et la tenue de la présidentielle.
Parmi les sièges des partis politiques brûlés, figure celui de l’UDPS, premier parti de l’opposition, situé au quartier Limete à Kinshasa. Deux cadavres calcinés et trois grands brûlés ont été découverts dans le bâtiment embrasé. Opposition et pouvoir continuent à se renvoyer la responsabilité de toutes ses exactions.
Les travaux du dialogue national en cours dans le pays ont été suspendus momentanément. Ils devraient reprendre le vendredi prochain. Mais d’ores et déjà l’Église catholique a annoncé qu’elle suspendait sa participation à ce forum, «afin de faire le deuil.»
L’ONU a exigé qu’une «une enquête crédible et impartiale» soit menée sur les violences afin de traduire leurs responsables en justice. «Nous sommes prêts à soutenir une telle enquête», a indiqué le porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Rupert Colville, lors d’un point presse à Genève. Le président français, François Hollande, a martelé, pour sa part que «la Constitution doit être respectée, les élections doivent se tenir.»
D’après le bilan communiqué par l’ONG Human Rights Watch, qui s’est dit disposer «d’informations crédibles», au moins 44 personnes ont été tuées par les forces de sécurité : 20 personnes lundi et 17 autres dans la nuit puis mardi. Six policiers ont aussi péri dans ces affrontements.