La Libye continue de s’enfoncer dans le désordre et l’insécurité avec la prise de contrôle, dimanche, des locaux désertés d’une annexe de l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli par un groupe islamiste armé, quelques jours seulement après la démission du gouvernement provisoire libyen.
Les intentions du groupe armé ne sont pas connues, mais ajoutent un peu plus à la confusion généralisée qui a conduit l’exécutif dirigé par Abdallah Al Thani à démissionner le 28 août. Cette coalition a été élue en mars 2014 mais n’a jamais eu réellement d’autorité, le pays étant plongé dans une guerre entre milices rivales depuis la destitution de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.
La démission a été présentée au parlement élu qui siège à Tobrouk, à l’extrême nord-est du pays. Le choix de cette ville, à la place de Tripoli, est purement sécuritaire. En effet la capitale ne jouit plus d’un environnement propice à la vie politique à cause de l’anarchie qui y règne. Le pays s’enlise de plus en plus dans le chaos et la guerre.
Le parlement est maintenant la seule institution démocratiquement élue qui est toujours en place. Le gouvernement démissionnaire indique dans son communiqué qu’il le considère comme étant « la seule autorité légitime du pays » pouvant former une nouvelle équipe gouvernementale « représentant toutes les catégories du peuple libyen (…) et capable de rétablir la sécurité et de bâtir un Etat de droit ».
L’équipe sortante dénonce par la même occasion, les milices islamistes de la capitale, qui entendent former un gouvernement parallèle à Tripoli. Afin d’y arriver, ces derniers ont annoncé reprendre les activités de l’Assemblé sortante, le Conseil Général National (CGN). Ce dernier a théoriquement été dissout après l’élection du nouveau parlement le 25 juin dernier.
Le CGN comprenait à l’époque beaucoup plus d’islamistes que dans l’actuel parlement, dominé par des libéraux et des fédéralistes. Le CGN a d’ailleurs nommé un nouveau premier ministre lundi 25 août. Le pays se retrouve donc avec deux gouvernements différents, l’un reconnu par la communauté internationale, l’autre soutenu par les milices rebelles qui ont conquis la capitale. « C’est un acte de rébellion contre la légitimité représentée par le parlement qui a été reconnu par la communauté internationale » indique le communiqué.