La Cour constitutionnelle au Bénin a pointé du doigt onze ministres ayant exercé sous le régime de l’ancien président Boni Yayi, pour violation de la Constitution qui exige que des autorités déclarent leurs patrimoines à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions.
Aussi, la loi contre la corruption de 2011 prévoit, pour les cadres qui se soustraient à l’obligation de déclaration des biens, des sanctions et des pénalités qui peuvent aller jusqu’à la peine de prison en cas d’enrichissement illicite.
Mais bien plus que ces ministres, des membres du gouvernement actuel seraient également concernés par cette question de rétention d’information au sujet des patrimoines. Certains observateurs locaux ayant commenté ce fait, ont parlé d’une légèreté coupable pour le président Patrice Talon qui aurait fait de la rigueur et de la gouvernance politique et économique vertueuse, un label. Ils s’interrogent ainsi s’il s’agit d’un oubli ou d’une omission volontaire.
La décision de la Cour constitutionnelle fait suite à une requête déposée par le juriste Serge Prince Agbodjan, un membre actif de la société civile au Bénin qui avait eu écho d’un rapport de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, l’ANLC, pointant du doigt onze ministres qui n’avaient pas déclaré leur patrimoine.
D’après la Constitution béninoise, les autorités sont tenues, lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous leurs biens et patrimoine adressée à la chambre des comptes de la Cour suprême. Mais il s’avère que ces dispositions n’ont encore jamais été appliquées.
Partant de cette affaire, certains citoyens seraient sur le point, d’après la presse locale, de demander à l’Etat une plus grande transparence dans la gestion des affaires qui le concerne. Ils saluent d’emblée le courage de l’ANLC et de la Cour constitutionnelle pour leur travail.