La réélection du président Ali Bongo, validée et confirmée par la Cour constitutionnelle dans la nuit du 23 au 24 septembre, a suscité diverses réactions à l’extérieur du pays.
La France qui soutenait le recomptage des voix, demandé par le principal rival du chef de l’Etat, Jean Ping, a estimé, par l’intermédiaire de son ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, que l’examen des recours n’a pas levé «tous les doutes» sur la réélection du président gabonais.
Une invitation a été lancée au camp de Jean Ping de poursuivre sa revendication dans la paix, et au gouvernement de «prendre des initiatives [en vue de] restaurer la confiance des Gabonais en leurs institutions.»
L’Union africaine (UA), les Etats-Unis ou encore la communauté internationale ont pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle. Le président en exercice de l’UA, Idriss Deby, a invité «le président réélu à créer les conditions nécessaires et propices à un dialogue politique regroupant tous les fils du Gabon, gage de paix et de stabilité» et exhorté l’opposition politique «à plus de responsabilités.»
Si les Etats-Unis ont appelé les parties concernées au dialogue dans l’objectif de «panser les blessures d’un pays divisé», le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a appelé, entre autres, au respect «des droits de l’Homme et libertés fondamentales.»
La Cour constitutionnelle gabonaise a rejeté le recours de Jean Ping, qui exigeait le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué, fief du président Bongo. D’après les résultats communiqués par la Commission électorale, Ali Bongo y avait obtenu 95% des voix pour 99% de participation.
La plus haute institution du pays a «jugé irrecevables les feuilles d’émargement fournies comme preuves de la fraude» présumée présentées par Ping. Elle a donc procédé à l’annulation des résultats de 21 bureaux de vote de Libreville pour «irrégularités.»
L’opposant Ping a qualifié la décision de la Cour de «déni de justice». A la main tendue d’Ali Bongo, sollicitant l’ouverture d’un dialogue inclusif, Ping y a opposé son refus. Concernant ce dialogue, le chef de l’Etat a déjà rejeté l’idée d’une médiation internationale. «Nous n’avons pas besoin d’une médiation internationale. Entre Gabonais, nous savons nous parler», a-t-il déclaré.