La Cour pénale internationale (CPI) a condamné à 9 ans de prison le Touareg Ahmad al-Faqi al-Mahdi, pour la destruction de mausolées à Tombouctou, au Mali.
Le verdict est tombé ce mardi 27 septembre pour ce Malien accusé d’avoir orchestré et participé à la destruction des mausolées protégés en 2012 à Tombouctou, lors de la prise de la ville historique par Ansar Dine et Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
«M. Al Mahdi, le crime pour lequel vous avez été reconnu coupable est très grave. La chambre vous condamne à neuf années de détention», a déclaré le juge Raul Pangalangan. Le temps que cet ancien membre d’Ansar Dine a passé en détention depuis son arrestation, en exécution du mandat d’arrêt délivré par la CPI le 18 septembre 2015, sera déduit de sa peine.
Lors de son procès, al-Mahdi a rapidement reconnu les faits qui lui sont reprochés et demandé pardon au peuple malien pour la destruction de mausolées classés au Patrimoine mondial de l’humanité. Cet ancien fonctionnaire de l’Éducation nationale, a déclaré qu’à l’époque, il était «sous l’emprise» de groupes jihadistes dont il ne partage plus l’idéologie.
L’UNESCO a bien accueilli le verdict de la CPI. Pour sa Directrice générale, Irina Bokova, la décision de la CPI «est une étape historique dans la reconnaissance de l’importance du patrimoine pour les communautés qui l’ont préservé au fil des siècles et, au-delà, pour l’humanité tout entière.»
Pour sa part, la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a également salué ce jugement qui représente «un signal fort» et «constitue une avancée dans la lutte contre l’impunité.»
Ce procès est le premier en son genre à la Haye, relatif à la destruction de biens culturels.