Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a procédé, ce jeudi 29 septembre, à l’installation de la Commission qui devrait produire une nouvelle Constitution, permettant le passage du pays à une Vème République.
La Commission constitutionnelle, composée de 92 membres, représentant de toutes les couches socioprofessionnelles du pays, a 60 jours pour déposer son avant-projet de Constitution qui sera ensuite soumis aux «forces sociales» dans les treize régions du pays.
L’élaboration d’une nouvelle loi fondamentale est une promesse électorale du président Kaboré. Celui-ci a exhorté les membres de la Commission à mettre en avant leur sens des responsabilités, de la concertation, du dialogue et de la préservation de la paix. «Il nous faut des institutions fortes, qui survivent à leurs géniteurs», a-t-il réclamé.
La Commission sera présidée par l’avocat Halidou Ouédraogo qui a déjà eu à assumer la même responsabilité au sein de l’Union inter-africaine de défense des droits de l’homme (UIDH) et du Mouvement burkinabè de défense des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Halidou Ouedraogo a d’emblée déclarer que les grandes lignes de la future Constitution devront répondre aux «aspirations» du peuple burkinabè.
Le CDP, parti de l’ex-président Compaoré, ne cautionne pas à priori ce projet d’une nouvelle Constitution. Son porte-parole à l’Assemblée nationale, Juliette Boukoungou, a déclaré à l’AFP que «je ne pense pas que c’est nécessaire de rédiger une nouvelle Constitution (…) mais je peux comprendre que les gens aient besoin d’une symbolique après l’insurrection populaire.»
Selon des observateurs, la rédaction d’une nouvelle Constitution vise à mettre fin à la IVe République burkinabè qui est identifiée au régime de l’ancien président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire après avoir été chassé du pouvoir, suite à une insurrection populaire il y a deux ans.