Suite à une demande des autorités gabonaises à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête concernant «la situation se rapportant aux événements qui se produisent au Gabon depuis mai 2016», la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé, dans un communiqué rendu public jeudi, que son bureau procédera à un examen préliminaire dans ce sens.
Fatou Bensouda a précisé d’emblée que cet examen préliminaire n’est pas à assimiler «à une enquête» proprement dite. L’examen devra plutôt permettre de «déterminer si les critères imposés pour l’ouverture d’une enquête sont réunis».
C’est le 21 septembre dernier que l’Etat gabonais a saisi la cour, accusant en quelque sorte le camp de son adversaire, Jean Ping, d’avoir voulu inciter les Gabonais à commettre le «crime de génocide» et de «crimes contre l’humanité».
Dans sa requête, le plaignant a évoqué une panoplie des faits de préparations à commettre des crimes d’inhumanité. Mais l’avocat de Ping, Emmanuel Altit a nié toutes ces allégations. D’ailleurs, il a fait part d’une enquête de l’opposition en cours et qui sera transmise «prochainement» à la procureure de la CPI. Voulant rassurer sur son innocence, Ping a invité Amnesty international et la procureure de la CPI à venir enquêter sur place au Gabon.
Le Gabon a connu des violences, juste 48 heures qui ont suivi l’annonce, le 31 août, des résultats donnant la victoire au président sortant Ali Bongo, et engendrant des morts et des arrestations par centaines. Jean Ping ne reconnaissant pas la victoire d’Ali Bongo avait déposé un recours à la Cour constitutionnelle, mais celle-ci l’a rejeté après son examen, confirmant par là la réélection du président sortant.
Après avoir refusé le dialogue national proposé Ali Bongo, qui a été investi mercredi, Ping a appelé ses partisans à la mobilisation et à la vigilance.