Le vote pour les législatives au Maroc se déroule dans le calme ce vendredi, les électeurs sont appelés à choisir leurs députés dans un scrutin marqué par un duel entre les islamistes du PJD, qui conduisaient la majorité sortante et le parti d’opposition du PAM ( moderniste).
La campagne électorale a été ponctuée par de violentes joutes verbales entre les dirigeants des deux partis. Bien que le parti islamiste, conduit par le chef du gouvernement sortant Abdelilah Benkirane revendique une base électorale disciplinée, le PAM espère arriver en tête, dans le sillage des bons résultats enregistrés lors des communales de septembre 2015.
Aux côtés de ces deux formations, une trentaine de partis sont en lice pour ces législatives, dont certains sont habitués à des résultats moyens qui leur permettent de négocier des alliances pour la formation du gouvernement. C’est le cas du parti nationaliste de l’Istiqlal, du RNI (libéral) et du MP (berbériste).
La gauche qui ne s’est pas encore relevée de ses échecs successifs depuis 2002, se met à rêver d’une percée grâce au FGD, le front de la gauche démocratique, dirigé par Nabila Mounib.
En tout état de cause, les débats caustiques qui ont sévi pendant plusieurs semaines entre les islamistes du PJD et les modernistes du PAM, n’ont pas déteint sur le déroulement des élections le jour J.
Pour de nombreux observateurs, au-delà du vainqueur de ces législatives, l’enjeu réside dans l’ancrage progressif de l’exercice démocratique. Après le élections de 2002, puis celles de 2007, les Marocains ont voté pour une nouvelle Constitution en 2011, qui donne davantage de prérogatives politiques au Chef du gouvernement issu du parti arrivé en tête des législatives.
Le suffrage de ce 7 octobre 2016 s’inscrit donc dans la continuité de ce processus politique qui projette le pays dans une phase de normalité démocratique. Un processus engagé depuis l’investiture du roi Mohammed VI en 1999 et l’adoption d’importantes réformes tant sur le plan démocratique qu’économique.
Autant de transformations qui donnent aujourd’hui du Maroc l’image d’un pays aux institutions politiques stables et ouvert sur le monde, dans un environnement régional perturbé par la violence extrémiste et les incertitudes.