L’opposition en Mauritanie a exprimé ce week-end une fin de non recevoir à toute discussion relative à un 3ème mandat présidentiel.
Cette réaction fait suite aux propos tenus, vendredi 7 octobre, par le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould, qui a déclaré que «la question du mandat présidentiel est bien à l’ordre du jour» du dialogue national portant sur la révision de la Constitution et qui lancé le 29 septembre dernier.
Quelques jours plus tôt, une députée du pouvoir avait également évoqué la question, plaidant pour une modification de l’article qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels.
Du côté des franges de l’opposition qui prennent part au dialogue national, il n’est pas question de toucher à cette question qui ne figure pas parmi les réformes constitutionnelles proposées au départ par le parti au pouvoir, l’Union pour la République.
Pour cela, l’opposition a menacé de se retirer du dialogue national, si son ordre du jour initial n’est plus respecté. «Ces positions, émanant d’un haut responsable de l’Etat, constituent une provocation pour les forces politiques engagées dans le dialogue et une menace pour la continuité de ses assises», a déclaré un responsable d’une formation politique de l’opposition qui participe au dialogue.
Notons que l’autre partie de l’opposition, réunie au sein du Forum national pour la démocratie (FNDU), qui a boycotté le dialogue national a parlé, pour sa part, d’un «coup d‘État contre la Constitution», en commentant les déclarations sur un possible 3ème mandat présidentiel.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, achèvera son second mandat de cinq ans en 2019. Il avait déjà assuré, pour sa part, qu’il n’irait pas contre la Constitution et les amendements constitutionnels qui sortiraient du dialogue seraient soumis à référendum.
Le dialogue qui prendra fin le 13 octobre, devrait se pencher sur les amendements concernant, entre autres, la modification du drapeau national, la création de Conseils régionaux élus pour remplacer le Sénat et la création d’un poste de vice-président de la République.